Jaw Dropping Opening Credits

Catch me if you can horizontale

« Catch me if you can/Arrête-moi si tu peux » (Spielberg, 2003), et ici Kuntzel et Deygas pour ces 2’32 » qui ouvent le film de main de maître. Comme on le ferait pour un opéra, le compositeur convoquant tous les thèmes principaux lors de l’ouverture, ici Kuntzel et Deygas nous disent l’entièreté du film en une poignée de secondes où s’enchaînent tableaux et scènes majeures du film. Harmonie des couleurs, jeux des mots qui dessinent des espaces en transmutations constantes où naviguent et courent et volent des personnages élégants et muets. Escaliers, routes et portes qui s’ouvrent et tournent, manège des émotions et lanterne magique projetant des images comme en rêve. Fantaisies galopantes de ce personnage principal qui court en avant, comme en se jouant, embrassant ses rêves avec panache, sans douter de rien, puisque telle est la recette véritable des êtres capables de déployer alentour, de façon réelle et sérieuse, ce que nombre d’entre les humains considère comme pures chimères.

 

Choc esthétique, enfin choc extrêmement plaisant pour le moins, c’était il me semble la toute première fois que nous avions l’occasion, nous les spectateurs aux yeux par moments écarquillés, de plonger dans un tel spectacle. Au point même que je me plais à penser, spéculer et rêver, que Stieven Spielberg et Peter Jackson furent peut-être inspirés par ce travail brillant de Kuntzel et Deygas pour orchestrer la séquence qui ouvre leur film « Les Aventures de Tintin – Le Secret de la Licorne ».

Tintin désert

Et là, plutôt qu’une ouverture dédiée à conjuguer les thèmes principaux du film lui-même, Spielberg et Jackson convoquent un nombre considérable des albums et aventures de Tintin par Hergé, pour ouvrir un espace nouveau qui se déploiera peut-être sur plusieurs films. Et plus encore, cette séquence première est aussi évidemment une introduction, une entrée en matière et une initiation pour les millions d’américains qui ne connaissent pas du tout l’univers de Tintin. Comme une mise au parfum excellente et à s’en décrocher la mâchoire.

 

Dans ces dessins animés qui font de la matière colorée un déferlement extrêmement brillant de citations imagées en continuelles métamorphoses, il nous est donné de passer en revue nombre des albums qui ont bercé pour quelques-uns d’entre nous notre enfance. Ainsi, et nous le découvrons ensemble, en plus d’être une ouverture, une introduction, une initiation ainsi qu’une mise au parfum, cette animation de 2’53 » est également une sorte de machine à remonter dans le temps, un carrousel comme le dit si bien Don Draper dans « Mad Men » (Amen, Amen, Alleluiah…).

Mad Men Carrousel

Carrousel, manège, lanterne magique, danse des images sur l’écran de nos imaginaires et à l’horizon de notre conscience, n’est-ce pas là ce que l’on appelle communément le Cinéma ?

Post-Scriptum : On trouvera ci-joint aussi et en guise de conclusion, la version « Simpsons » de « Catch me if you can » ainsi que la scène « Carrousel » extraite de l’épisode éponyme de « Mad Men ». Enjoy !!!

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