Valhalla Rising (Refn – 2009)

Valhalla Rising

Film que je n’ai pas encore vu, et dont je découvre l’existence au fil de ma recherche à propos de la série « Vikings », excellente chose au demeurant, et dont je dirai sans aucun doute quelques mots un jour.

Pour l’heure voici des extraits et liens ad hoc vers deux articles vraiment intéressants.

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1. Le premier délivre une belle et inspirée analyse du film (Seuil Critique(s)), et commence ainsi :

Il n’a pas de nom autre que le borgne, semble venir, être de nulle part, naquit de la brume et d’un vent hostile, mais le garçon qui l’accompagne dit qu’il vient de l’enfer. Il est sans doute un spectre en ces âges lointains et que l’on craint, l’incarnation d’une force souterraine, vengeresse. Il est d’abord un esclave mutique, ardente machine à tuer qui broie et massacre d’autres esclaves quand les clans se décident à des combats sauvages au milieu de la tourbe et des rochers noirs. Quand il s’affranchira de sa condition, éventrera à mains nues son « maître » (et ses boyaux sont telle une offrande archaïque à ses démons, encore fumante parmi les herbes), il rejoindra quelques Vikings solitaires prêts à conquérir une autre Jérusalem, belle et promise, et à convertir les païens de la Terre à la volonté de Dieu.

Il n’y a pas réellement d’intrigue, quasiment aucun dialogue, des râles, des cris ou des prières, et des corps qui ploient, des chairs qui se fendent, et les décors ne sont rien d’autre qu’une nature affirmant sa dure, sa sublime immensité et qui, comme chez Tarkovski, est une nature parlante et primitive révélant aux hommes leurs origines, une terre natale. Des landes, des forêts, des massifs figés, sculptés par la puissance des éléments, scénographie abstraite ne permettant aucune clémence, aucun repos, aucun paradis, et comme un arcane tellurique disposé à empêcher l’exploration de ces hommes dans la recherche d’un Nouveau Monde, celui qu’ils soumettront plus tard aux nuages, au sang et à leur foi.

La totalité de l’article du blog Sens Critique(s) ici….. :))

Valhalla 2

2. Le deuxième (sur le site Projections) traite essentiellement de mythologie, avec analyse sémantique, examen des symboles et thématiques religieuses.

Le début :

En 2009, Nicolas Winding Refn – réalisateur danois connu pour la trilogie Pusher et le long métrage Drive qui lui valut le prix de la mise en scène à Cannes en 2011 – présenta aux amateurs de cinéma Valhalla Rising, un film de Vikings déconcertant, alternant scènes de violence et moments contemplatifs. Le film fut coscénarisé par Refn et Roy Jacobsen –écrivain norvégien, membre de l’Académie norvégienne de langue et de littérature. Valhalla Rising est sans doute le film le plus hermétique que Refn ait réalisé jusqu’à présent : sans connaissances de l’histoire et de la mythologie nordique, il n’est tout simplement pas envisageable de le comprendre pleinement. En effet, le film repose essentiellement sur des éléments intertextuels formant une toile qu’il revient au spectateur de décrypter.

Commençons par déchiffrer le titre du film : « rising » peut signifier « soulèvement » ou « résurrection » et « Valhalla » – en français, la « Halle des Occis » [1] – désigne le séjour des einheri, de valeureux guerriers décédés au combat et obéissant à Odin (le dieu principal de la mythologie nordique). Ce titre, comme nous allons le démontrer, a valeur métonymique : il doit être compris à la fois comme « le soulèvement d’Odin » et « la résurrection de la religion nordique ».

Pourquoi ? Tout d’abord parce que nombre d’indices laissent penser que le Borgne – le protagoniste mutique du film – n’est autre qu’Odin ou son avatar terrestre : tout comme le dieu nordique, le Borgne n’a qu’un œil et peut voir l’avenir par le biais de rêves ou de visions – Odin a acquis ces pouvoirs en obtenant le droit, au prix d’un de ses yeux, de boire à la source de sagesse et d’intelligence gardée par le géant Mimir [2]. De plus, en tant que gladiateur (Odin est entre autres le dieu des esclaves [3]) et surhomme (le nom « Odin » signifie « fureur sacrée » [4]), le Borgne rappelle incontestablement les berserkir, ou « chemises d’ours » [5] – guerriers enragés qui vont nus au combat et ne craignent ni le fer, ni le feu –, servant Odin. Observons d’ailleurs que dans la scène où le Borgne se libère de ses liens et tue ses geôliers, Refn utilise des cris d’ursidés pour marquer chacun de ses coups.

La totalité de l’article sur le site « Projections » ici… :))

Et la bande annonce bien sûr…. :))

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